La stabilité institutionnelle du Gabon est mise à l’épreuve par une nouvelle menace insidieuse : la circulation de « deepfakes », ces vidéos et enregistrements audio hyper-réalistes générés par intelligence artificielle. Cette technologie de manipulation s’est récemment manifestée par la diffusion d’un contenu truqué simulant la démission du Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, créant une vague d’incertitude dans l’espace public.
Ces incidents soulignent la vulnérabilité des nations face à l’usage malveillant de l’IA. Contrairement aux fausses informations classiques, le « deepfake » exploite la crédulité visuelle, rendant la distinction entre le réel et le faux de plus en plus ardue pour le citoyen moyen. L’objectif derrière de telles manipulations est clair : semer le trouble, discréditer les dirigeants et déstabiliser les institutions étatiques.Les autorités gabonaises, conscientes du danger, sont désormais en première ligne d’un combat numérique complexe. Outre la récente arrestation d’individus utilisant l’IA pour des affaires de chantage et de cybercriminalité, la riposte doit être à la fois technique et légale.Sur le plan technique : Un investissement urgent dans des outils de détection de « deepfakes » est nécessaire.
Sur le plan légal : La législation sur la protection des données personnelles (Loi n° 025/2023) fournit une première base, mais une réglementation plus spécifique ciblant la désinformation par IA et l’atteinte à l’image des personnalités publiques et des institutions est cruciale pour dissuader les manipulateurs.La préservation de la confiance publique et de l’ordre passe désormais par une cybersécurité renforcée et une éducation aux médias pour les citoyens. Le Gabon, comme de nombreux pays africains, doit se prémunir contre cette nouvelle forme d’ingérence qui menace la démocratie et la cohésion nationale.
La Rédaction


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