Deux ans après le « coup de libération » qui a mis fin au régime d’Ali Bongo Ondimba, l’affaire Bongo-Valentin continue de tenir le Gabon en haleine. Alors que Sylvia Bongo Ondimba, son fils Noureddin Bongo Valentin et d’autres figures de l’ancien régime sont censés répondre de leurs actes devant la justice, des manœuvres complexes semblent être à l’œuvre pour tenter de leur soustraire cette obligation. Entre exfiltration controversée, chantage médiatique et alliances douteuses, le clan déchu déploie diverses stratégies, suscitant la colère et la frustration d’une population gabonaise avide de justice et de restitution des biens mal acquis.
Exfiltration et Rappel du Contexte:
L’opinion publique gabonaise s’est trouvée particulièrement choquée par l’exfiltration de Sylvia Bongo Ondimba vers l’Angola et par la suite Londres pour des raisons de santé. Cette décision a été perçue par beaucoup comme une tentative délibérée de soustraire l’ancienne Première Dame à la justice de son pays. Ce mouvement rappelle inévitablement les événements du 30 août 2023, lorsque le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) mettait fin à des décennies de pouvoir du clan Bongo, promettant une nouvelle ère de gouvernance transparente et juste.L’affaire Bongo-Valentin, qui a vu plusieurs membres influents de l’ancien régime incarcérés pour des accusations de détournement de fonds publics et de corruption, est devenue le symbole de cette quête de justice.
Le Chantage Médiatique : une Stratégie de pression
Depuis leur arrestation, une campagne médiatique intense a été observée, cherchant à dépeindre les détenus comme des victimes politiques. Cette stratégie de chantage médiatique vise à exercer une pression sur les autorités de transition, en brandissant la menace d’une mauvaise image internationale si les procès se poursuivent. Des articles et des reportages, souvent diffusés par des médias étrangers, tentent de minimiser la gravité des faits reprochés et de questionner la légitimité des procédures judiciaires en cours.Plus surprenant encore, certains activistes qui étaient jadis des opposants farouches au régime Bongo semblent aujourd’hui s’être ralliés à la cause du clan déchu.
Ce retournement d’alliances interpelle et suscite l’indignation. Ces voix, autrefois porte-étendards de la lutte contre la corruption, sont désormais utilisées pour défendre ceux qu’elles combattaient, semant le doute sur leurs motivations réelles et leur intégrité.Au-delà de la simple défense individuelle, ces manœuvres sont perçues par de nombreux observateurs comme une tentative de déstabilisation du pouvoir de Libreville. En créant un climat d’incertitude et de défiance, le clan déchu chercherait à affaiblir les nouvelles autorités et à empêcher le processus de transition d’aboutir à une véritable rupture avec le passé.

L’Avis des Gabonais : « Ils Doivent Répondre de leurs actes et restituer »
L’immense majorité des Gabonais exprime une lassitude croissante face à ce feuilleton et une demande claire : les membres du clan Bongo-Valentin doivent répondre de leurs actes devant la justice et restituer les biens mal acquis à l’État. L’enrichissement illicite de l’ancien régime est une plaie béante pour le pays, confronté à des défis sociaux et économiques majeurs.
Pour les citoyens, la véritable justice passera par la récupération de ces fonds qui auraient dû servir au développement du Gabon.De nombreux Gabonais voient dans la situation actuelle un « retour du karma ». Ils rappellent comment le même régime Bongo-Valentin avait persécuté et incarcéré des figures comme Brice Laccruche Alihanga et d’autres, souvent sur des accusations jugées fabriquées à l’époque. Cette perception d’une justice immanente renforce le désir de voir les coupables actuels rendre des comptes.

Perquisition Révélatrice chez un Proche du Clan:
Ce feuilleton judiciaire, bien que nécessaire, commence à agacer les Gabonais, qui aspirent avant tout à des solutions concrètes pour leurs problèmes quotidiens. La population veut voir le nouveau gouvernement se concentrer sur l’emploi, le développement économique et l’amélioration des conditions de vie. Si la justice doit suivre son cours, elle ne doit pas pour autant occulter les urgences sociales.L’affaire a pris une nouvelle tournure lors de la perquisition au domicile du neveu de Sylvia Bongo Ondimba. Les découvertes faites lors de cette opération ont été particulièrement accablantes, renforçant les suspicions autour des activités du clan.
Les forces de l’ordre y ont retrouvé des armes, des munitions et de la drogue, des éléments qui jettent une lumière crue sur un environnement gangrené par des activités illégales et qui contredisent l’image de victimes que le clan tente de véhiculer.Le Gabon est à un carrefour de son histoire. La volonté de transparence et de justice affichée par le CTRI est mise à l’épreuve par la résistance du clan déchu. La capacité des nouvelles autorités à faire aboutir ce processus judiciaire et à récupérer les biens détournés sera un test décisif de leur engagement envers la population gabonaise. Le peuple, lui, attend des actes concrets et le respect de la promesse de rupture avec un passé de gabegie et d’impunité.
La Rédaction
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