Sous la pression grandissante des populations exaspérées, le préfet de l’Abanga‑Bigné, Serge Mbaba, a lancé de manière spectaculaire les travaux d’urgence du tronçon Bifoun–Ndjolé. Une décision saluée comme un véritable tournant local, après des mois de critiques sur l’état catastrophique de la voie.
Transformée en véritable champ de cratères, la chaussée présentait un danger permanent : « Il était devenu presque impossible de circuler sans endommager son véhicule », raconte une commerçante de Ndjolé. L’ultimatum lancé par les riverains a obligé les autorités à réagir, déployant engins et techniciens sur ce tronçon stratégique de 56 km.
Des promesses de travaux durables:
Les premières observations du ministère des Travaux publics montrent une progression timide : seulement 13 % du chantier achevé après 11 mois soit environ 3 km refaits infrastructures. Le prestataire SOGEA‑SATOM, sous contrat pour la reconstruction en béton bitumineux, priorise les zones à risques, comme la redoutée « Montagne Léon MBA »Mais au-delà des réparations ponctuelles, les citoyens réclament une rénovation de fond durable, pour remettre définitivement cette voie au cœur du réseau national.
Un test grandeur nature de la gouvernance de proximité:
Ce réflexe préfectoral intervient dans un contexte politique où le président Brice Clotaire Oligui Nguema et son gouvernement affichent une volonté de recentrage sur les besoins locaux. Ce chantier est un premier test : la population attend désormais un vrai suivi, et des engagements clairs pour la suite. Le chantier s’inscrit dans une stratégie plus globale : parallèlement à Bifoun–Ndjolé, des travaux sont en cours sur l’axe Bifoun–Lambaréné, avec pose de la première pierre du pont d’Ebel‑Abanga en mars 2025.
Ce démarrage précipité des travaux répond à un malaise local exigeant. Mais pour restaurer la confiance, il ne suffit pas de reboucher des nids-de-poule, il faut désormais mener un chantier complet, structuré, avec des échéances et un contrôle rigoureux. À ce titre, les habitants de Bifoun et Ndjolé observent désormais chaque avancée du chantier une occasion pour l’État de prouver qu’il tient ses promesses, et que réparer une route, c’est d’abord réparer un lien de confiance avec ceux qu’elle sert.
Le Monstre Froid


Commentaires