Dans le sillage de la cinquième République, le Palais Omar Bongo Ondimba entame un nouveau chapitre de son histoire. L’élection d’Huguette Nyana Ekoumé à la présidence de la chambre haute marque une rupture majeure avec les codes politiques traditionnels, privilégiant désormais l’expertise administrative au prestige des lignées.
Le sacre de la compétence technique:
L’élection d’Huguette Nyana Ekoumé n’est pas qu’un simple changement de titulaire. Succédant à Paulette Missambo, elle incarne une mutation profonde de l’appareil d’État : le passage de la politique de carrière à la technocratie de l’ombre.Ancienne Secrétaire Générale du Ministère de l’Économie, Mme Nyama Ekoumé est avant tout une « enfant de l’administration ». Son parcours n’a pas été tracé dans les salons feutrés des cercles d’influence, mais dans les dossiers complexes de la gestion publique. Cette nomination vient couronner une carrière bâtie sur la discrétion et l’efficacité technique, signalant que le mérite et la maîtrise des dossiers sont redevenus des critères de premier plan.
La voix de l’Ogooué-Ivindo:
Au-delà de son profil technique, son accession au perchoir porte une charge symbolique forte pour l’équilibre géopolitique du pays. Originaire de l’Ogooué-Ivindo, une province souvent perçue comme la « grande oubliée » des hautes sphères de l’État, Huguette Nyama Ekoumé devient l’étendard d’un intérieur du pays qui réclame sa juste place.Cette nomination est reçue comme un message d’inclusion envoyé à l’ensemble du territoire : le sommet de l’État n’est plus la chasse gardée de quelques clans établis ou des grandes familles de l’estuaire.
En prenant les rênes du Sénat, Huguette Nyana Ekoumé n’a pas seulement pour mission de diriger les débats législatifs ; elle doit prouver que la technicité est le meilleur rempart contre l’immobilisme. Pour le Gabon de la Transition, elle est le visage de cette « nouvelle administration » que beaucoup appelaient de leurs vœux.


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