L’ascension du professeur Albert Ondo Ossa, candidat à la présidentielle de 2023, s’est heurtée à un moment de vérité après l’intervention militaire qui a mis fin au scrutin et dissous les institutions. Suite à la prise de pouvoir, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema a entrepris une démarche claire et républicaine : vérifier les procès-verbaux (PV) sur lesquels le professeur fondait sa victoire autoproclamée.La confrontation a révélé un vide sidéral.
Sollicité pour présenter ses preuves, le professeur a d’abord demandé un délai de 48 heures. À l’issue de cette période, le constat était sans appel : aucun PV, aucune copie, aucune référence administrative n’a été présentée. L’assertion de victoire reposait sur le néant, d’autant plus que le candidat n’avait de toute évidence pas de représentants dans de nombreuses zones de vote.L’incapacité totale du professeur à étayer ses dires a justifié l’annulation de l’élection et la prestation de serment du Général Oligui Nguema pour conduire la Transition. Celle-ci, saluée pour sa pertinence, a depuis été plébiscitée par le peuple souverain lors d’un référendum et d’une élection présidentielle.Le cas Ondo Ossa est d’autant plus frappant qu’il révèle une incohérence politique profonde. Au lendemain du Coup de la Libération, qui a mis fin au système Bongo Ondimba, le professeur avait paradoxalement qualifié cet événement de « révolution de palais », allant jusqu’à accuser des figures de l’ancien régime d’en être les instigatrices.Or, deux ans plus tard, l’évolution de la situation est sans équivoque : la famille Bongo et ses proches font face à la justice ou sont en exil, le système déchu s’effondre.
L’ironie veut que l’on retrouve aujourd’hui le professeur Ondo Ossa sur les chaînes de l’écosystème Bongo, aligné sur leurs intérêts, et tentant d’affaiblir le nouveau pouvoir qu’il avait initialement accusé d’être leur marionnette.Cette contradiction flagrante entre son récit d’hier et ses actions d’aujourd’hui, notamment son rapprochement avec ceux qu’il dénonçait, pose une question fondamentale : et si l’on avait suivi le professeur, le Gabon ne serait-il pas resté dans les mains du système Bongo, sans transition ni jugement ?Le professeur Albert Ondo Ossa semble s’être enfermé dans un récit qui dépasse sa propre réalité politique, le menant à une logique de l’imagination face au pragmatisme.


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