L’État gabonais fait face à des révélations préoccupantes concernant la gestion de son patrimoine immobilier et de ses infrastructures dans la province de l’Estuaire. Un récent inventaire a mis en lumière des failles importantes, allant de l’occupation illégale de terres publiques à la vétusté alarmante des bâtiments administratifs, sans oublier la découverte d’un nombre substantiel de compteurs de services publics fictifs.Un Parc Immobilier en Proie à l’IrrégularitéL’inventaire du patrimoine foncier et immobilier de l’État dans la province de l’Estuaire dresse un constat sévère de la gestion des titres de propriété.
Sur l’ensemble des titres recensés :386 titres (soit près de 39% du parc) sont encore à régulariser, signalant une négligence administrative prolongée.128 parcelles ont été identifiées comme étant occupées illégalement (squattées), représentant une perte de contrôle manifeste sur le domaine public.Seulement 98 réserves foncières sont intactes, soulignant la pression et les irrégularités sur le foncier disponible.Des Compteurs d’Eau et d’Électricité FictifsL’audit s’est également penché sur les compteurs d’eau et d’électricité rattachés à certains bâtiments de l’État. Là aussi, des anomalies ont été détectées, soulevant des questions sur la transparence des consommations et des paiements :276 compteurs d’eau et 348 compteurs d’électricité ont été inventoriés.Parmi ceux-ci, une proportion significative a été déclarée comme fictive ou fausse :22% des compteurs d’eau.23% des compteurs d’électricité.
Cette situation pourrait indiquer des lacunes graves dans la gestion des abonnements, des fraudes potentielles, ou une mauvaise tenue des registres, entraînant des coûts imprévus pour les finances publiques.Ces chiffres confirment l’ampleur du défi qui attend les autorités gabonaises en matière de gouvernance immobilière et de lutte contre le gaspillage. La régularisation des titres, la sécurisation des réserves foncières et la réhabilitation du bâti public vétuste sont désormais des priorités impératives pour assainir la gestion du patrimoine de l’État.


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