Le droit gabonais ne permet aucune improvisation, même pour des avocats de renom international. C’est le message clair qu’a délivré le Procureur général près la Cour d’appel judiciaire de Libreville, Dr Eddy Narcisse MINANG, lors de sa conférence de presse du 29 octobre 2025.
Le magistrat a publiquement dénoncé l’activisme médiatique des avocats français, Me Pierre-Olivier Sur et Me François Zimeray, qui s’autoproclament défenseurs de l’ancienne Première Dame, Sylvie Aimée Valentin épouse Bongo Ondimba, et de son fils, Noureddine Bongo Valentin, poursuivis pour détournement de fonds publics et blanchiment de capitaux.Selon la loi n°013/2014 encadrant la profession d’avocat au Gabon, seuls les avocats inscrits au Barreau du Gabon peuvent postuler et plaider devant les juridictions nationales (article 11). La présence d’avocats étrangers est permise, mais sous des conditions strictes et cumulatives : accord de réciprocité, information du Bâtonnier, postulation obligatoire par un avocat gabonais et convention d’honoraires avec celui-ci (article 12).
Or, ces conditions n’ont été remplies par aucun des deux juristes français.Le Procureur général Dr Eddy Narcisse MINANG a été catégorique : « Madame Sylvie Aimée Valentin épouse Bongo Ondimba et sieur Noureddine Bongo Valentin n’ont qu’un seul avocat légalement constitué, Maître Gisèle Eyue Bekale. »L’activisme des avocats français est qualifié d’« immixtion de fonction » par le Code pénal gabonais, une infraction sévèrement réprimée. En s’exprimant au nom des accusés sans qualité légale, Me Sur et Me Zimeray violent la loi gabonaise, se substituent à la défense légitime et s’exposent à des poursuites pour exercice illégal de la profession.Cette situation met en lumière une arrogance juridique postcoloniale, où certains croient pouvoir ignorer la souveraineté des institutions judiciaires gabonaises. Le Procureur général rappelle ainsi que « Au Gabon, la justice n’est pas une scène, c’est une institution souveraine. »
POUBA


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