L’air est à l’interrogation, voire à la suspicion, au Gabon. Les 63 milliards de FCFA (environ 96 millions d’euros) alloués aux neuf provinces du pays, soit près de 7 milliards de FCFA par province, pour des projets d’infrastructures et de développement local, font l’objet de vives préoccupations. Alors que le gouvernement appelle les responsables à rendre des comptes devant les services compétents, la population, elle, se demande si ces fonds ont réellement servi leur destination initiale.
Des Projets Ambitieux… et Fantômes ?
L’objectif de cette manne financière était clair : financer des projets structurants censés améliorer le quotidien des Gabonais à travers le territoire. Pourtant, sur le terrain, le constat est souvent amer. De nombreux projets ambitieux annoncés n’ont tout simplement pas vu le jour.Ceux qui ont été lancés se retrouvent, pour beaucoup, dans un état d’inachèvement criant. Des chantiers à l’arrêt, des inaugurations repoussées sine die, l’impression générale est celle d’un vaste gâchis.Le sentiment d’injustice est d’autant plus grand que la répartition des bénéfices semble inégale. Des départements entiers se sentent oubliés dans l’exécution de ces projets.
Des localités comme Akiéni (Haut-Ogooué) ou Iboundji (Ogooué-Lolo) sont citées comme n’ayant quasiment bénéficié d’aucun projet d’envergure. Cette disparité alimente la frustration et la défiance envers les autorités locales.L’opinion publique ne cache plus son scepticisme. Selon les observateurs, plus de la moitié de la population gabonaise est convaincue que les 7 milliards alloués par province ont pris une destination autre que celle des projets d’infrastructures prévus. Des rumeurs de détournements de fonds et de mauvaise gestion circulent avec insistance, posant la question de l’efficacité de la chaîne de contrôle et de la bonne gouvernance.
L’heure est donc à la transparence et à la reddition des comptes. Les services compétents sont désormais appelés à faire toute la lumière sur l’utilisation de ces 63 milliards de FCFA. La confiance des Gabonais dans les institutions dépendra de la rigueur et de l’équité des conclusions de cette vaste opération de vérification.
La Rédaction


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