Une sombre affaire de détournement de biens publics secoue l’éducation nationale au Gabon. Des manuels scolaires neufs, subventionnés et destinés gratuitement aux élèves de l’École Publique Primaire de Kiliba, se retrouvent sur le marché noir, vendus à la sauvette, notamment aux abords de la gare routière de Libreville. Le doigt est pointé vers la direction de l’établissement scolaire, dont le cachet apparaît sur les ouvrages.
L’alerte a été donnée par une citoyenne qui a récemment acheté l’un de ces manuels pour son enfant. La vidéo qu’elle a diffusée montre un livre de Français pour la 4ème Année Primaire, sur lequel une étiquette en papier a été grossièrement collée à l’intérieur de la première de couverture.En retirant cette étiquette, un sceau officiel du Ministère de l’Éducation Nationale du Gabon est clairement visible : « République Gabonaise, Ministère de l’Éducation Nationale, Commune de Libreville, Éducation Nord, École Publique Primaire Kiliba, Le Directeur ». Ce marquage indélébile atteste que le manuel est la propriété de l’État, destiné à l’usage gratuit des élèves de cette école.Un système de revente au détriment des élèves:L’acheteuse dénonce une manœuvre orchestrée : les manuels, au lieu d’être distribués aux écoliers pour faciliter leur apprentissage, seraient détournés par des responsables de l’école.
L’étiquette blanche servait manifestement à masquer la preuve de la provenance publique du livre avant sa revente illégale.La vente de ces ouvrages subventionnés est un coup porté à la politique de gratuité des manuels mise en place pour alléger le fardeau financier des parents et garantir l’accès à l’éducation pour tous. Non seulement les familles sont contraintes d’acheter des livres qui leur étaient promis gratuitement, mais la plus-value de cette transaction illicite enrichit des individus au détriment du système éducatif.Appel à l’enquête du Ministère:Face à la gravité des faits, qui s’apparentent à un délit de concussion et de détournement de fonds publics (puisque le coût d’acquisition des livres a été supporté par l’État), la population et les acteurs de la société civile appellent le Ministère de l’Éducation Nationale à ouvrir une enquête administrative immédiate.
Il est impératif de déterminer la chaîne de responsabilité, de la gare routière jusqu’à la direction de l’École Primaire de Kiliba. Si la responsabilité du directeur de l’école est avérée, des sanctions exemplaires devront être prises pour décourager de telles pratiques qui minent la crédibilité de l’administration publique et privent les élèves gabonais de leurs outils de travail. Le public attend des autorités éducatives une réponse ferme et transparente.


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