Les espoirs d’un accord historique se sont évanouis à Genève. Les négociations, menées sous l’égide des Nations unies, pour un premier traité mondial juridiquement contraignant sur la pollution plastique, se sont de nouveau soldées par un échec le vendredi 15 août. Après une session de «sauvetage» de dix jours qui faisait suite à l’impasse des discussions en Corée du Sud il y a huit mois, les délégués de 184 pays n’ont pas réussi à surmonter leurs divisions.
La déception était palpable lors de la clôture des pourparlers, marquée par des camps irréconciliables. Une nouvelle session de la «dernière chance» devra être organisée prochainement, sur la base du projet de texte existant, témoignant de l’échec de cette session.«Nous sommes profondément déçus», a déclaré la représentante de l’Australie, Katherine Lynch, se faisant l’écho des sentiments de nombreux pays. La Commissaire européenne à l’Environnement, Jessika Roswall, a quant à elle souligné le manque d’ambition de l’Union européenne.
La frustration a également été exprimée par Tobias Ogweno du Kenya, qui a regretté que les participants n’aient pas été en mesure de présenter un traité au monde. Georges Gassita, juriste senior en droit de l’environnement au Gabon et membre du Groupe Africain des Négociateurs, a rappelé que la lutte contre la pollution plastique n’est pas terminée. « Nous ne baisserons pas les bras, peu importe le temps nécessaire », a-t-il affirmé, soulignant l’importance d’exploiter tous les mécanismes multilatéraux disponibles pour parvenir enfin à un accord juste et équilibré.
Une urgence ignorée:
Ce nouvel échec est d’autant plus préoccupant que la situation est alarmante. La production mondiale de plastique, qui s’élève à 460 millions de tonnes par an, devrait tripler d’ici 2060. Le plastique, fabriqué principalement à partir de pétrole, est un contributeur majeur aux émissions de gaz à effet de serre et se disperse partout sur le globe, y compris dans nos sols, notre eau, notre alimentation et même nos corps.Ce fiasco, bien que tristement prévisible, souligne l’urgence d’agir face à ce fléau qui nous touche tous. Comme l’a rappelé la chercheuse Megan Deeney, le plastique s’immisce partout, y compris dans les corps de la génération suivante.
La Rédaction


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