Il y a exactement deux ans, le Gabon vivait un tournant historique. Le 30 août 2023, la nation s’est éveillée dans l’incertitude alors que les résultats d’une élection présidentielle contestée semblaient ouvrir la voie à une nouvelle mandature de l’ancien régime. Pourtant, au petit matin, un coup de théâtre a changé le cours de l’histoire, lorsque les forces de défense et de sécurité ont mis fin au régime en place, un événement que beaucoup de Gabonais qualifient de « coup de libération ».
Une attente sous tension:
Dans les jours précédant le 30 août 2023, le pays était en état de haute tension. Alors que de nombreux Gabonais avaient fui la capitale, Libreville, pour des zones plus reculées par crainte de troubles post-électoraux, d’autres sont restés sur place, animés par un seul et unique espoir : le changement. Les populations attendaient avec impatience l’annonce des résultats de la présidentielle du 26 août 2023, espérant une rupture avec le passé.La nuit du 29 au 30 août a été longue et pleine de suspense. Des témoins décrivent une atmosphère électrique, une attente qui s’est achevée au milieu de la nuit par la proclamation de la victoire de l’ancien président, Ali Bongo Ondimba, avec 64 % des voix. Cette annonce a été perçue par beaucoup comme la continuation d’un scénario inchangé, où les espoirs de renouveau semblaient une fois de plus anéantis.
Le coup de libération:
Mais c’était sans compter sur la volonté des militaires. Peu après l’annonce des résultats, un groupe d’officiers a pris la parole à la télévision nationale, déclarant l’annulation des élections. Dans un communiqué poignant, ils se sont présentés comme le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), agissant « au nom du peuple gabonais » et « garant de la protection des institutions ». Leur mission, ont-ils déclaré, était de « défendre la paix » en mettant fin au régime en place.Ce coup d’État a été accueilli avec une explosion de joie à travers le pays. Au lieu des violences redoutées, les Gabonais sont descendus dans les rues par milliers, arborant des drapeaux nationaux et exprimant un soulagement palpable. Ils ont salué les militaires comme des libérateurs, célébrant la fin d’une ère politique et l’aube d’un nouvel espoir.
Les voix du peuple:
Deux ans après, l’émotion reste vive. Les Gabonais se remémorent cette nuit comme un moment de basculement, de la déception à l’espoir. Un habitant de Libreville a confié : « Je vous assure que ça a été l’un des plus beaux jours de notre vie. J’ai commencé à cogner un peu partout, j’ai réveillé mon épouse pour lui dire : Il y a quelque chose qui a bougé, il y a des militaires à la télé.» Pour lui et beaucoup d’autres, le coup d’État n’a pas été une prise de pouvoir forcée, mais un acte de délivrance.Cette journée restera gravée dans les mémoires comme un coup de libération. Elle a mis fin à une attente angoissante et a ouvert la voie à un changement radical, résonnant encore aujourd’hui dans la conscience collective comme le début d’une nouvelle ère pour le Gabon.
La Rédaction


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