Alors que la sonnerie finale des classes résonne comme une libération pour la majorité des écoliers et de leurs parents, marquant le début des grandes vacances, la réalité est tout autre pour de nombreux enseignants du secteur privé au Gabon. Pour ces professionnels dévoués, la période estivale ne rime pas toujours avec repos et sérénité, mais plutôt avec une anxiété grandissante liée à une problématique persistante : l’absence de salaire pendant les trois mois de vacances scolaires.Chaque année, à l’approche de la coupure estivale, une ombre plane sur le quotidien de ces éducateurs.
Faute de contrats permanents ou de dispositions spécifiques garantissant une rémunération continue, beaucoup se retrouvent du jour au lendemain privés de leur unique source de revenus. Une situation précaire qui les plonge dans une incertitude financière profonde, rendant difficile la satisfaction des besoins essentiels de leurs familles.
Une précarité alarmante:
« C’est un véritable casse-tête à chaque fois », confie Marie, enseignante depuis près de dix ans dans une école privée de Libreville. « On sait que ça va arriver, mais on n’est jamais vraiment préparés. Trois mois sans salaire, c’est énorme. Comment payer le loyer, la nourriture, les frais de scolarité de nos propres enfants dès la rentrée quand on n’a aucune rentrée d’argent ? » Son témoignage fait écho à celui de nombreux de ses collègues, contraints de jongler avec des petits boulots informels ou de compter sur l’aide de leurs proches pour survivre pendant cette période.Cette situation soulève des questions fondamentales sur les conditions de travail dans l’enseignement privé au Gabon. Si ces établissements jouent un rôle crucial dans le système éducatif du pays, la protection sociale de leurs employés semble souvent être le parent pauvre.
L’absence de cadres réglementaires stricts et de mécanismes de protection pour les enseignants contractuels ou saisonniers contribue à perpétuer cette vulnérabilité.Pour de nombreux observateurs, il est impératif que les acteurs du système éducatif, qu’ils soient publics ou privés, se penchent sérieusement sur cette question. Assurer une rémunération continue aux enseignants pendant les périodes de vacances ne serait pas seulement un geste de justice sociale, mais aussi un investissement dans la qualité de l’enseignement. Des enseignants moins stressés par leurs conditions matérielles sont, in fine, des enseignants plus épanouis et plus performants en classe.
La Rédaction


Commentaires