À Libreville, la mendicité est devenue un spectacle quotidien. Au coin des rues, sur les trottoirs et aux abords des lieux de forte affluence comme les marchés ou les mosquées, des individus en quête d’argent sollicitent sans relâche la générosité des passants. Si certains sont de véritables indigents, une pratique de plus en plus inquiétante gagne du terrain : la mendicité organisée, qui instrumentalise la compassion à des fins lucratives.
Une réalité choquante : faux handicaps et mises en Scène
Ces professionnels de la rue ne reculent devant rien pour émouvoir la foule. Ils n’hésitent pas à simuler des handicaps, à utiliser des pansements factices, voire à se faire passer pour des non-voyants. Des enfants, qui devraient se trouver sur les bancs de l’école, sont parfois enrôlés dans ce stratagème, servant de faire-valoir pour augmenter les dons. Cette mise en scène savamment orchestrée est une véritable tromperie, exploitant la bienveillance des Librevilleens.Une situation qui dégrade la vie urbaine:Ces faux mendiants ne font pas que solliciter de l’argent. Leur présence anarchique sur les trottoirs contribue à l’encombrement de l’espace public et à l’insalubrité de la capitale. Les riverains se plaignent d’une occupation illégale qui perturbe leur quotidien. Cette situation, qui était au départ une simple nuisance, est désormais perçue comme un problème de sécurité publique. La multiplication des faux mendiants ouvre la voie à des risques d’arnaques, de vols et d’agressions.
Une législation qui tarde à s’appliquer:
Malgré l’existence d’une loi interdisant cette pratique, notamment à travers les articles 196 et 197 du Code pénal qui sanctionnent le vagabondage et la mendicité pour les personnes valides, l’application de ces textes reste peu fréquente. Face à l’ampleur du phénomène, les autorités de Libreville, déjà impliquées dans des campagnes de libération des trottoirs, sont appelées à agir. Au-delà de la répression, la sensibilisation est aussi un levier essentiel pour que l’aide humanitaire puisse bénéficier à ceux qui en ont réellement besoin et non pas à des escrocs.


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