Dans un effort concerté pour assainir ses finances publiques et relancer sa croissance économique, le gouvernement gabonais a récemment validé un plan de réformes économiques et financières majeures. Ces mesures, adoptées lors du dernier Conseil des ministres, visent à améliorer la transparence, la rigueur budgétaire et l’efficacité de l’État dans la gestion de ses ressources.Le plan s’articule autour de quatre axes principaux, dont la mise en œuvre progressive est attendue dans les prochains mois. L’objectif est de s’attaquer de front aux lacunes historiques qui ont souvent entravé le développement et la bonne gouvernance.
Le Compte Unique du Trésor pour une gestion centralisée:
Au cœur de cette restructuration, le gouvernement introduit le Compte Unique du Trésor (CUT). Ce mécanisme, déjà en vigueur dans plusieurs pays, vise à centraliser l’ensemble des fonds publics sur un seul compte. Jusqu’à présent, les différentes administrations et entités publiques opéraient avec une multitude de comptes, rendant le suivi des dépenses complexe et favorisant les risques de mauvaise gestion.Avec le CUT, le Trésor public pourra avoir une vue d’ensemble et en temps réel de la situation de liquidité de l’État. Cela permettra une meilleure allocation des ressources, une réduction des coûts bancaires et une plus grande efficacité dans la mise en œuvre des politiques budgétaires. C’est une étape cruciale vers la modernisation de l’administration financière gabonaise.
Un suivi budgétaire plus strict et régulier:
Pour accompagner cette centralisation, un suivi budgétaire hebdomadaire sera instauré. Cette mesure marque une rupture avec l’approche plus lâche et souvent trimestrielle de la vérification des dépenses. Un contrôle plus régulier permettra d’identifier rapidement les dérives budgétaires, de corriger les dépenses excessives et d’assurer que les fonds sont utilisés conformément au budget alloué. Cette nouvelle discipline de gestion est un signal fort envoyé aux gestionnaires de programmes et de projets publics, les incitant à une plus grande responsabilité.
Recentrage des investissements sur les priorités nationales:
Le plan de réformes prévoit également un recentrage des investissements de l’État. Dans le passé, les projets d’investissement étaient parfois dispersés et ne s’inscrivaient pas toujours dans une stratégie nationale claire. Désormais, les investissements seront concentrés sur des secteurs identifiés comme prioritaires pour le développement du pays, tels que les infrastructures essentielles, la santé, l’éducation ou la diversification de l’économie. Cette approche stratégique vise à maximiser l’impact de chaque franc dépensé et à garantir que les projets financés contribuent directement à l’amélioration du quotidien des Gabonais et à la transformation de l’économie.
Réforme des entreprises publiques pour plus d’efficacité:
Enfin, une réforme profonde des entreprises publiques est annoncée. Pour les autorités, leur gestion a souvent été source de lourdes pertes financières pour l’État. Le plan prévoit une nouvelle structure de gouvernance ainsi qu’une gestion unifiée des participations de l’État. L’objectif est de rationaliser leurs activités, d’améliorer leur rentabilité et de réduire leur dépendance aux subventions publiques. Cette rationalisation pourrait passer par des restructurations, des cessions ou des partenariats public-privé, selon les cas.Ces réformes audacieuses, bien que potentiellement difficiles à mettre en œuvre, témoignent de la volonté du gouvernement de briser avec les anciennes pratiques et d’établir un cadre de gestion plus rigoureux et plus transparent. Leur succès sera déterminant pour l’avenir économique du Gabon.
La Rédaction


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