Une vidéo dans laquelle l’entrepreneur Nze Souala Hercule vend des vestes dans la rue a créé la polémique. Pourtant, pour lui, ce geste n’est pas un coup de communication, mais un « cri d’alarme » contre un mal profond qui, selon lui, gangrène la société gabonaise : le complexe économique.Derrière les réactions et les indignations que sa vidéo a suscitées, Nze Souala Hercule soulève une question cruciale : pourquoi associe-t-on encore le commerce à l’échec ou à la pauvreté au Gabon ?
Pour le citoyen engagé qu’il est, cette mentalité est le fruit d’une « tragédie de notre éducation financière » qui nous a formatés pour consommer et dépendre, plutôt que pour créer et produire.
Le commerce, un levier de pouvoir:
Dans son plaidoyer, il pointe du doigt une réalité économique qu’il juge alarmante : les milliards de francs qui circulent chaque jour dans le pays profitent principalement aux entrepreneurs étrangers — Libanais, Camerounais, Français… — tandis que les Gabonais restent de simples consommateurs. « Le commerce, c’est du pouvoir », assène-t-il, un pouvoir que le Gabon, en tant que nation, ne détient pas.Il appuie son propos avec des chiffres qui interpellent : « Plus de 85% des salariés Gabonais n’arrivent pas à tenir 10 jours avec leur salaire », un constat qui démontre, selon lui, que la majorité de la population ne maîtrise pas ses revenus. La faute à une éducation qui nous a appris à dépenser l’argent, mais jamais à le fructifier.
Vers une souveraineté économique:
Nze Souala Hercule appelle à une prise de conscience collective, notamment auprès de la jeunesse et des autorités, pour « reprendre le contrôle de notre économie ». Il insiste sur l’idée que le commerce et l’entrepreneuriat ne doivent plus être considérés comme une honte ou un plan B, mais comme la « voie royale » vers l’indépendance financière et la dignité.Il exhorte l’État à mettre en place des programmes de formation et d’accompagnement à l’entrepreneuriat dès le plus jeune âge. Pour lui, un « peuple fort est un peuple économiquement souverain », et la prédominance d’étrangers parmi les plus riches du Gabon est un « danger national » qui met en péril l’avenir du pays.
L’esclavage mental, une barrière à la réussite:
Le message se veut direct et percutant. S’adressant à la jeunesse, il déconstruit l’idée selon laquelle le succès est synonyme de diplôme ou de costume : « Le vrai succès, c’est de pouvoir choisir sa vie. » Il dénonce un « esclavage moderne mental » qui nous maintient dans des idées reçues, comme le fait de croire que le succès est réservé aux étrangers ou qu’être fonctionnaire est la seule réussite possible.Nze Souala Hercule, qui est également président du Mouvement des entrepreneurs engagés Wabouna, appelle à « renverser la table », à croire en soi et à agir pour que le Gabon redevienne « maître chez nous ».
Un combat qu’il ne mène pas seul, mais qu’il espère voir devenir celui de tout un peuple.Finalement, l’entrepreneur Nze Souala Hercule déconstruit là des stéréotypes liés à un complexe économique qui induit de nombreux gabonais en erreur, et à subir les affres du chômage. D’ailleurs, plus de 1000 internautes ont positivement accueilli cette vision de réappropriation des secteurs d’activités économiques même informels. C’est une vision éclairée qui a pour objectif de montrer la voie aux gabonais qui ont les yeux fixés sur la complexité du paraître et des bureaux feutrés.
La Rédaction


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