Libreville, Gabon –
Les opérations de déguerpissement menées par les autorités pour assainir l’espace public et dégager les voies de circulation dans les quartiers de Grand-Libreville semblent n’être qu’un coup d’épée dans l’eau. Peu de temps après la démolition de leurs échoppes, de nombreux commerçants reviennent s’installer, souvent au même endroit, pour y poursuivre leurs activités.
Ce phénomène est particulièrement visible dans des zones comme Nzeng Ayong et les Charbonnages, deux quartiers connus pour leur intense activité commerciale. Les tas de gravats et les marques de peinture rouge, symboles de l’opération « main propre » de la municipalité, sont vite recouverts par de nouvelles installations de fortune. Tentes en bâche, étals de fortune et stands improvisés surgissent à nouveau, transformant les trottoirs et les abords des routes en marchés à ciel ouvert.Pour beaucoup de ces commerçants, les déguerpissements sont perçus comme une injustice.
« On n’a pas le choix », explique une vendeuse de fruits et légumes. « Il faut bien nourrir nos familles. On n’a pas d’autres endroits pour travailler. »Face à la précarité et à l’absence d’alternatives viables, l’incivisme prend le dessus. Le retour des commerçants est un défi pour les autorités locales. Le problème est complexe, car il met en lumière la difficile équation entre la nécessité de maintenir l’ordre et la sécurité, et celle d’offrir des solutions durables aux populations qui dépendent du commerce informel. Le risque est de voir ces efforts d’assainissement se transformer en un cycle sans fin de démolitions et de réinstallations.
La Rédaction


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