Au Gabon, les grossesses non désirées sont un problème de santé publique et un enjeu social majeur. Les femmes et les jeunes filles supportent souvent, seules et en silence, le poids de la prise de décision en matière de santé reproductive. Le sujet est entouré de tabous et l’éducation sexuelle fait cruellement défaut.Aujourd’hui, de nombreuses grossesses non désirées se terminent par des avortements, souvent pratiqués dans des conditions insalubres et non médicalisées.
Les femmes ont rarement la maîtrise de leur propre corps. L’absence d’implication des hommes renforce ce déséquilibre, transformant la maternité en une conséquence subie plutôt qu’un choix partagé.Dans la majorité des sociétés africaines, on considère encore la grossesse comme l’affaire des femmes, ce qui dédouane les hommes de toute responsabilité. Ce désengagement se manifeste par un refus de participer aux discussions sur la contraception, l’éducation sexuelle ou la parentalité. Les conséquences pour les femmes sont dramatiques : elles sont marginalisées, abandonnées et souvent victimes de violences.
Elles se retrouvent aussi dans une situation de précarité, seules pour faire face aux répercussions.Il est urgent de faire de l’implication des hommes une priorité dans les stratégies de santé reproductive. Les gouvernements, les chefs de communauté, les éducateurs et les médias ont un rôle crucial à jouer pour changer cette dynamique. Une grossesse non planifiée ne doit plus être considérée comme un problème féminin, mais comme le symptôme d’un déséquilibre social profond, où les droits sexuels et reproductifs restent à conquérir et à partager équitablement.
OLAGHE Suzanne Nanette


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