Une page importante de la justice gabonaise a été tournée avec la décision de la Cour de Justice de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC), basée à N’Djamena, Tchad, qui a rendu un verdict favorable aux épargnants de l’entreprise BR SARL. Cette décision marque une victoire significative dans leur longue lutte pour recouvrer leurs fonds volatilisés suite à une vaste affaire d’escroquerie.
La Cour de la CEEAC a établi non seulement la responsabilité de l’entreprise de microfinance BR SARL dans cette affaire, mais a également jugé complices l’État gabonais et les banques commerciales installées à Libreville. Cette décision est d’autant plus retentissante qu’elle contredit un premier verdict qui avait initialement exclu la responsabilité de la COBAC (Commission Bancaire d’Afrique Centrale), l’organe chargé de veiller au respect des dispositions législatives par les établissements de crédit en République Gabonaise.La Cour, en date du 10 juillet 2025, a déclaré le recours en révision recevable et a condamné solidairement la COBAC, l’État gabonais et le Comité National Économique et Financier. Ce verdict permet ainsi au CAPP (Comité d’Action pour la Protection des Petits Épargnants, dont le président, Emmanuel Mvé Mba, a pris la parole dans la vidéo) d’obtenir gain de cause dans une affaire qui aura duré près d’une dizaine d’années.
Clément Orame, un épargnant de BR SARL, a exprimé son soulagement et sa joie, bien que teintés de la fatigue de cette longue bataille. « Beaucoup de gens n’y croyaient plus. Mais lui (faisant référence au président du CAPP), il a tapé à la bonne porte pour que je sois un homme. On va gagner. Et c’est ce qu’il a fait. Ce que je ressens, la joie est petite… Est-ce que je pensais encore gagner cet argent ? » a-t-il déclaré, ému.Les épargnants, qui ont longtemps souffert des conséquences de cette fraude, sont maintenant appelés à soutenir le président du CAPP, par ailleurs candidat aux élections législatives pour le compte du 3ème arrondissement de la commune de Ntou.La prochaine audience au fond aura lieu en novembre prochain, au cours de laquelle l’État gabonais sera représenté à titre de garantie, et les trois banques soupçonnées de complicité devront présenter leur défense. Ce développement judiciaire est un signal fort pour la protection des consommateurs et la transparence financière dans la région.
La Rédaction


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