L’histoire d’Élisabeth Moungou, une sexagénaire gabonaise, met en lumière la précarité et l’exploitation dont sont victimes de nombreuses travailleuses domestiques au Gabon. Pendant quinze longues années, Élisabeth a consacré sa vie à une famille de Libreville, cumulant les rôles de nourrice pour deux enfants et de ménagère.
Une dévotion sans faille, mais aussi sans aucune reconnaissance officielle : pas de contrat de travail, pas de déclaration aux organismes sociaux, et donc, aucune cotisation versée.Payée à la modique somme de 100 000 francs CFA par mois, Élisabeth a vu ses quinze années de loyaux services s’achever brutalement et sans préavis. Du jour au lendemain, elle a été licenciée sans la moindre explication, et surtout, sans aucune compensation pour les années de labeur acharné. Une situation d’autant plus déchirante qu’à l’aube de ses soixante ans, Élisabeth se retrouve démunie, sans droits à la retraite ni indemnités de chômage, des protections pourtant fondamentales pour tout travailleur.Ce cas n’est malheureusement pas isolé dans un pays où le secteur du travail domestique est souvent caractérisé par l’informalité et l’absence de régulation.
Des milliers de femmes, souvent vulnérables, se retrouvent prises au piège de situations similaires, travaillant dans l’ombre, sans accès aux droits sociaux et sans aucune sécurité de l’emploi. L’histoire d’Élisabeth Moungou est un cri d’alarme. Elle interpelle les autorités gabonaises sur la nécessité de renforcer la législation du travail domestique, d’assurer son application stricte et de sensibiliser employeurs et employés à leurs droits et devoirs respectifs. Il est impératif que des mécanismes soient mis en place pour garantir la protection sociale de ces travailleurs invisibles qui, comme Élisabeth, contribuent silencieusement mais significativement à l’économie et au bien-être des familles gabonaises. La dignité et les droits de ces femmes ne peuvent plus être ignorés.
La Rédaction


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