Face à l’expansion rapide de l’utilisation des appareils électroniques, Libreville se trouve confrontée à un défi écologique majeur : la gestion des déchets électroniques, aussi appelés e-déchets. Smartphones usagés, téléviseurs hors d’usage, ordinateurs démodés s’empilent dans les maisons, jonchent les rues, ou finissent dans des décharges non contrôlées, menaçant ainsi la santé publique et l’écosystème.
Une quantité de déchets en augmentation continue:
Selon le ministère de l’Environnement du Gabon, plus de 3 000 tonnes de déchets électroniques seraient générées chaque année dans la capitale. Ce nombre ne cesse d’augmenter, alimenté par l’expansion de la technologie et l’obsolescence programmée des appareils. Néanmoins, les infrastructures pour la collecte, le tri et le recyclage demeurent très insuffisantes.« Nous n’avons pas de véritable filière pour le traitement des déchets électroniques à Libreville. La majorité est soit incinérée, soit enfouie, ce qui émane des substances toxiques comme le plomb, le mercure ou les retardateurs de flamme bromés », précise Sylvie Nziengui, responsable d’une ONG locale dédiée à l’environnement.
Des dangers pour la santé et l’environnement:
Une mauvaise gestion de ces déchets représente une menace silencieuse mais sérieuse. Les composants chimiques qu’ils contiennent polluent les sols, l’air et les nappes phréatiques, impactant directement les populations locales. Des études montrent une augmentation des maladies respiratoires et cutanées dans certains secteurs proches des décharges informelles.Bien que le gouvernement gabonais ait envisagé un plan national de gestion des déchets électroniques, sa mise en Å“uvre reste lente. « Il est crucial de développer une politique ambitieuse qui inclut la création de centres de collecte, des partenariats avec des entreprises de recyclage, et une vaste sensibilisation du public », plaide un conseiller municipal de Libreville.
Fort heureusement, des initiatives citoyennes voient le jour. Des start-ups écologiques se consacrent à la récupération et à la réparation d’équipements usagés. Des campagnes de collecte organisées dans les écoles ou les quartiers contribuent déjà à des changements visibles. Ces efforts, bien que encore ponctuels, nécessitent un appui institutionnel conséquent pour se développer à plus grande échelle.
La Rédaction


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