Les réseaux sociaux sont devenus des lieux d’échange, de divertissement et d’information. Mais leur usage intensif, notamment lorsqu’il est teinté de polémiques et de désinformation, peut avoir des conséquences délétères sur la santé mentale des utilisateurs. De plus en plus d’études alertent sur le lien entre l’exposition aux fake news, les conflits en ligne, et l’augmentation des symptômes dépressifs.
Un terrain propice aux dérives:
Facebook, X (ex-Twitter), TikTok ou encore Instagram sont régulièrement le théâtre de débats houleux, souvent déclenchés par des informations non vérifiées, voire complètement fausses. Ces fake news, souvent alarmistes, polarisantes ou complotistes, génèrent un climat anxiogène. Les utilisateurs les plus exposés à ce type de contenu développent plus facilement un sentiment de méfiance, de colère, voire d’impuissance.« Être constamment confronté à des informations choquantes ou controversées peut activer une réponse de stress chronique », explique une psychiatre à l’hôpital de Melen « À la longue, cela peut engendrer des troubles anxieux et dépressifs. »
Le piège de l’algorithme:
Les algorithmes de ces plateformes favorisent l’engagement : plus un contenu suscite de réactions, plus il est mis en avant. Résultat : les contenus les plus polémiques ou extrêmes sont souvent ceux qui gagnent en visibilité. Ce phénomène enferme les utilisateurs dans des bulles de croyances où les fake news se propagent facilement.Selon une étude publiée en 2024 par l’Université de Genève, les personnes consommant quotidiennement ce type de contenu sont deux fois plus susceptibles de développer des symptômes dépressifs modérés à sévères que celles qui utilisent les réseaux sociaux de manière modérée et critique.
De la nécessité d’une responsabilisation collective:
Face à ce constat, les professionnels de santé mentale appellent à une prise de conscience collective. « Il ne s’agit pas de diaboliser les réseaux sociaux, mais d’apprendre à mieux les utiliser », rappelle notre psychiatre. L’éducation aux médias, le développement de l’esprit critique et des temps de déconnexion réguliers sont des outils essentiels pour préserver sa santé mentale.Certaines plateformes ont commencé à réagir en signalant les contenus douteux ou en collaborant avec des vérificateurs de faits. Mais la vigilance des utilisateurs reste primordiale.Dans un monde où l’information circule à grande vitesse, il est vital de se rappeler que notre santé mentale mérite aussi d’être protégée de l’intoxication numérique.
La Rédaction


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